Brigitte Lemery

Photographe

« Le grand passage » oeuvre photographique sur papier baryta collée sur alu dibond.
Ce cliché, pris lors des festivités de Lille 3000 à l’occasion de l’exposition COLORS au tri postal vient de recevoir
le 21 mai la Médaille d’Or 2022 de l ’Académie des Sciences, des Lettres et des Arts d’Arras.

Biographie

Brigitte Lemery

Journaliste passionnée de culture, Brigitte Lemery a côtoyé le monde de l’art, le quotidien des artistes durant plus de 37 ans au quotidien régional La Voix du Nord, suivant étroitement la programmation artistique à Roubaix (Colisée, Ballet du Nord, musée La Piscine, Manufacture des Flandres etc…) et la Villa Cavrois à Croix. Elle a contribué, par ses critiques de spectacles et ses reportages, à l’émergence de nombreux projets artistiques et artistes, dont certains aujourd’hui reconnus en France et à l’étranger. Elle se consacre désormais, après l’écriture, à sa seconde passion, la photographie déjà utilisée au quotidien dans le cadre de son métier de journaliste. Elle expose pour la première fois en mars 2020.

Démarche artistique

Elle capture avec finesse des traces de vie, des empreintes naturelles, mémorielles et patrimoniales dont elle saisit l’essence, car pour cette passionnée d’image, « un regard n’est jamais anodin, négligeable, neutre, innocent, inoffensif ». A travers l’objectif elle découvre, regarde, observe, contemple, analyse. Ses photographies donnent à voir, captent l’essence d’un être, l’esprit des choses ou la mémoire d’un lieu, empruntent, certains disent même vole l’âme. Brigitte Lémery transpose ses photographies en écritures, médiums magiques pour capter la beauté, la laideur, la souffrance, la violence, l’expression, l’émotion d’un instant. Voleur d’âme, le photographe est donc aussi passeur d’émotions.

DU VENT DANS LES OYATS

Dans sa série Outre noirs

« le Noir… est une autre couleur. A la fois mate ou brillante, sombre, obscure et cependant lumineuse. Abstraction pure, informelle à l’image de « l’œuvre au noir » de Soulages ou classicisme dramatique, ténèbres terrifiantes des « Peintures noires » de Goya ou encore des tableaux noirs de l’enfance griffés d’une craie blanche. Le noir côtoie souvent le blanc, diamant noir à facettes, étrange ballet poétique, yin et yang, noir d’ivoire de deux teintes opposées et pourtant si complémentaires. C’est une confrontation audacieuse et abstraite en quête d’outre noir ou de « noir lumière », d’opposition et de fusion. Le croisement et le rayonnement de deux mondes contraires, pigmentés, absorbant tour à tour la lumière et la renvoyant, la dévoilant pour sublimer un objet, un personnage, une architecture. C’est l’attraction ultime, funeste ou heureuse de deux couleurs amies, ennemies, jouant et gagnant, tour à tour ou ensemble.

« On ne peut pas peindre du blanc sur du blanc, du noir sur du noir. Chacun a besoin de l’autre pour se révéler » dit un proverbe africain. Comme en peinture ou en écriture, « noir d’encre » du journaliste, la photographie en noir et blanc, troisième dimension, subtile, expressive, nous conte des aventures en couleurs. Le spectateur n’arrive plus à distinguer le blanc du noir ».